Sauvegarde de la biodiversité – Protégeons-les

À la rédaction de votre journal, on attendait avec impatience l’arrivée des beaux jours pour partager un sujet original et étonnant avec les Stanois : celui des espèces protégées vivant en ville. Reportage.

Un épervier volant au dessus de l’école Lucie-Aubrac

« Pourquoi est-il important de les protéger ? » Une question à laquelle répond avec beaucoup de pédagogie David, notre guide du jour et le référent « espèces protégées à Stains » pour la ville. « Ces lézards de murailles ne sont pas seulement des grands amateurs de bain de soleil, ils sont des alliés utiles des jardiniers et des riverains, car ils se nourrissent de vers, d’araignées et d’insectes dont les moustiques par exemple. » David est un Stanois passionné par les animaux et par la nature en général. Agent de la Brigade verte, en plus de ses fonctions, il lui a été confié une mission particulière : il passe quelques heures par semaine à observer et recenser les espèces protégées sur la commune et commence à faire de la prévention.


À LA RENCONTRE DES LÉZARDS
Il est 10h, on entend les rires d’enfants jouant dans la cour de l’école Lucie-Aubrac. Tout autour de nous, une grande étendue en cours d’aménagement offre un spectacle inattendu. « Nous craignions que les lézards aient disparu avec les travaux, mais non. Ils ont même trouvé refuge dans ces murets de pierre », est rassuré David qui en informe immédiatement la chargée de mission Agenda 21 en mairie avec qui il collabore sur ce sujet. « Je préviens les collègues de Plaine Commune qui pilotent l’aménagement de la Zac, réagit Coralie Moigneau. Il faudra veiller à préserver cette population avec l’augmentation de la population (humaine) sur site ».


En effet, les principales menaces pour ces reptiles protégés sont l’urbanisation qui déstabilise leur habitat, le réchauffement climatique, la pollution mais aussi l’humain. « Il faudrait davantage de prévention, ce que je fais déjà en expliquant qu’on peut bien évidemment les observer, mais si on essaye de les attraper on peut les blesser voire les tuer. Il y a peu, j’ai retrouvé rue Jean-Pierre-Timbaud un lézard noyé dans de l’huile de moteur abandonnée au milieu d’autres pièces de voitures… La mécanique sauvage réalisée par l’homme a des conséquences autres que simplement dégrader visuellement le paysage. Nous allons essayer d’envisager de mettre des panneaux en présentant l’espèce protégée et ce qu’on peut et qu’on ne doit pas faire ».


Sur cette Zone des Tartres, David nous arrête, lève le bras et nous signale la présence d’un épervier, une autre espèce protégée sur Stains. « Il y a également des buzards, des geais des chênes, des faucons, des buses, mais aussi des hérissons, des chauve-souris… toutes des espèces protégées. Je les observe principalement sur les secteurs Tartres, Auffray, Timbaud, Parouzets, mais aussi la Prêtresse» où David tient à nous emmener. « Le quartier est en cours de réhabilitation. Grâce à des études et mes observations, nous savons qu’il y a ces lézards ici aussi à protéger. Des mesures vont donc être prises pour les sauvegarder ». Il en sera certainement question lors de la restitution du travail fait avec les habitants mercredi 14 juin.


LE RESPECT DE LA BIODIVERSITÉ
« Tenez, regarder, ça c’est un mâle. Il vient de rentrer dans ce trou de rats. Ces deux espèces cohabitent bien. » Dans cet espace en friche, on peut observer également des sauterelles, une espèce qui diminue mais n’est pas protégée, tout comme les moineaux. En revanche dans le transformateur, David nous explique que des chauves-souris, espèces protégées, y trouvent refuge pour dormir. « On les voit rentrer et sortir », explique-t-il. Avant de nous quitter, David nous parle des hérissons qu’il sait assez présents dans les Jardins familiaux, mais aussi à la Cité-jardin et dans les zones pavillonnaires. Le parc départemental George-Valbon, classé zone Natura 2000, dont une partie est sur le territoire stanois, compte de nombreuses espèces protégées tels des libellules, des papillons, des oiseaux, des écureuils roux. Chacun peut contribuer à leur préservation en observant sans déranger, en ne taillant pas ses haies pendant la reproduction des oiseaux, en installant des nichoirs, en participant aux plantations citoyennes et aux réunions et concertations sur les projets d’aménagement.

• C.S

Un lézard des murailles rencontré dans la zone des Tartres
Les sauterelles ne sont pas une espèce protégées mais limitent les dégâts des insectes nuisibles
Dans ce transformateur du quartier de La Prêtresse, logent des chauves-souris, une espèce protégée
Le bourdon est une espèce protégée et un excellent pollinisateur

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