Portrait – David Samasa en mode image(s)

Fin avril, cet ex-demi-fondeur de l’ESS a été l’un des trois lauréats de « Vizu Vizu », un concours d’émergence de talents dans les métiers créatifs. Une manière de s’ouvrir de nouvelles pistes… Rencontre.

Longtemps spécialiste du 800 mètres dans les rangs de l’ES Stains, David Samasa a l’art de brouiller les pistes… Le 20 avril dernier aux Magasins généraux de Pantin, le Stanois de 24 ans est en effet monté sur un podium, mais il n’était pas sportif. Auteur d’un court métrage intitulé Bro’s for life, il est l’un des trois lauréats de « Vizu Vizu », un concours d’émergence de talents -organisé par la Seine-Saint-Denis, l’agence de pub BETC et le studio photo Rouchon Paris – qui encourage l’accès aux métiers de créations et de la publicité pour des jeunes de 18 à 30 ans.

Dans la catégorie vidéo, le jeune homme, qui a grandi entre le Centre-ville de Stains et la Prêtresse, a convaincu le jury avec son court métrage qui cadrait parfaitement avec le thème imposé de cette première édition de « Vizu Vizu » : « Ma famille, ma tribu, ma bande. »

« Ce film, explique l’heureux lauréat, c’était une manière de raconter la complicité qui m’unit à ma bande d’amis, mes potes d’enfance. J’avais envie de montrer que nos amis, les vrais, sont toujours là pour nous soutenir. »

Un discours et une manière de filmer drôle et pleine de punch qui ont donc fait mouche : « Un premier prix pour un premier concours, c’est énorme et ça m’encourage à faire encore plus de vidéos. C’est mon premier court-métrage, ce ne sera pas le dernier ! »

DES RÊVES EN CINÉMASCOPE
Car David Samasa, parfaitement looké entre une veste de costume à fines rayures et un pull tennis vintage, a bien l’intention de suivre une nouvelle piste pour sa future vie professionnelle. Celui qui se destinait à une carrière d’ingénieur, rêve désormais en grand et en cinémascope : « Mon ambition, c’est de m’orienter vers la réalisation de pubs côté mode, en tout cas continuer dans cette voie de la création vidéo. »

Adieu donc sa précédente et courte vie professionnelle puisqu’après un bac pro en maintenance des équipements industriels et une licence en sciences pour l’ingénieur, David Samasa a été, pendant quelques mois, salarié d’un bureau d’études où il était chargé de « l’amélioration et la réparation des machines qui hydratent les fruits et légumes dans les grandes surfaces. J’aurais pu continuer dans cette voie, je devais même faire ensuite une école d’ingénieurs, mais après un an de réflexion, je me suis dit que je ne me voyais vraiment pas faire ça toute ma vie. »

Fausse piste donc, mais avec l’avantage de trouver enfin sa voie. Celle, déjà largement explorée pendant son enfance et son adolescence avec sa bande d’amis de Stains ou Saint-Denis, autour de l’écran d’un smartphone : « La vidéo et la photo ont toujours fait partie de ma vie, explique-t-il. Je me suis toujours filmé, photographié avec mes potes du quartier. »

DES PROJETS EN RÉSERVE
Pour en faire un métier à part entière, le Stanois va alors, ces derniers mois, multiplier les expériences en intégrant, entre autres, l’association « Com’Au Quartier », une agence de communication jeunesse qui raconte les initiatives innovantes du quartier des Quatre-Chemins de Pantin et Aubervilliers.

Il expérimente aussi un job de monteur-vidéo dans un média dédié au foot lors de la période de la Coupe du monde, fin 2022 : « Le rythme était intense, mais c’était vraiment formateur et enrichissant », raconte celui qui est né à Saint-Denis quelques jours avant le succès des Bleus au Stade de France lors du Mondial 1998.

Des premiers pas qui l’encouragent aujourd’hui à poursuivre son activité de photographe et vidéaste en free-lance cumulée avec un emploi dans un laboratoire photo à Sarcelles. « J’ai énormément de projets personnels avec des petites marques de créateurs, poursuit-il, toujours centrés sur le portrait ou la mode », raconte le dandy David toujours à l’affut de l’actualité fashion ou du dernier défilé de couturiers en vogue.

Autant de pistes à suivre pour David Samasa mais toujours en mode image(s).

• FRED LAURENT

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