Studio Théâtre de Stains – La saison est ouverte !

Avec au moins 150 scènes et plus de 30 ateliers de pratique artistique… le Studio théâtre de Stains a ouvert sa saison 2022-2023. Lever de rideau sur la nouvelle programmation de ce lieu culturel local ouvert à tous qui encourage la confiance en soi, le talent et la réflexion collective.

© Julien Ernst

Si sa façade était faite de baies vitrées, les passants seraient probablement étonnés de la vie du lieu. Au Studio théâtre de Stains (STS), ça grouille du matin au soir, 7 jours sur 7 et donc pas seulement lors des représentations quand les loupiotes s’allument au 19, rue Carnot.
« Sur le mois de septembre, nous avons accueilli 1 300 spectateurs », sourient la directrice artistique, Marjorie Nakache et le directeur administratif, Kamel Ouarti. « Et ce n’est que le début de saison ! », ajoutent- ils à l’unisson visiblement enthousiastes.

En effet, la Fabrique par exemple, qui est « l’école » de théâtre et de cirque de ce lieu vient de rouvrir ses portes. Et toutes les places disponibles dans ces 6 ateliers ont été prises d’assaut. Mercredi, Louis 5 ans, passe devant le journal, situé dans la même rue que le théâtre avec son père. On le remarque, il est plein d’énergie. « Vous savez où je vais ? » nous demande-t-il. « Non ». « Bah au cirque ! J’aime trop, c’est la deuxième fois que j’y vais aujourd’hui ! » nous répond-t-il en s’éloignant.


LA TRANSMISSION, UN DEVOIR AFFICHÉ
Dans cette ambiance de formation et de transmission que l’équipe du STS place « au cœur de nos missions », il y a aussi les ateliers en direction des adultes, des centres sociaux, des lycées, des collèges, des primaires, des élèves de l’Industreet, d’associations… soit 28 ateliers hebdomadaires dans et « Hors » les murs menés par 22 artistes d’univers différents.

Quelques-uns d’entre eux sont également en résidence. Là, c’est une autre mission que l’équipe du STS mène : l’accompagnement technique et artistique de professionnels, une véritable aide aux compagnies émergeantes. Un soutien au théâtre des années futures.
« Les équipes en résidence de création, et les artistes qui les composent, mènent auprès des Stanois des ateliers aux pratiques artistiques diverses. Leurs créations sont proposées prioritairement à Stains, ce qui permet d’élargir nos propositions au public, et rayonnent ensuite ailleurs », expliquent la direction qui a également à cœur de proposer depuis 10 ans Les Chantiers créatifs.


Ce festival met à l’honneur des talents locaux avec une seul règle : la même exigence aux niveaux technique et production, mais aussi la même liberté artistique. Sadio Niakaté, un jeune réalisateur stanois, organise une soirée « courts métrages », vendredi 14 octobre à 20 heures, dont son dernier, Une minute d’inattention, ainsi que quatre autres que le jeune homme invite à venir voir. « Ce sera un moment d’échanges et je remercie le STS pour sa confiance et son soutien ».


L’équipe du STS a fait de la création un axe majeur du lieu. Et sous la direction artistique de Marjorie Nakache, chaque saison nous fait découvrir des pièces de théâtre, 100 % STS. Après le succès de la réadaptation d’une création qui date de 20 ans, J’espérons que je m’en sortira – une finesse dans le texte qui fustige les aberrations de la société sur fond de prouesses artistiques – la compagnie était en tournée la semaine dernière et ce sont les Corses qui ont pu applaudir la création stanoise.

Très prochainement, elle en entamera une autre avec Jean-Jacques et Rousseau, un petit bijou qui s’arrache à travers toute la France. Mais la nouveauté de cette saison, ce sera Les femmes sont occupées. Un texte de Samira El Ayachi sur une mise en scène de Marjorie Nakache à découvrir du 15 novembre au 15 décembre. Ce n’est pas tout – le lieu fourmille pour de vrai, il suffit d’y rester assis quelques heures pour le vérifier – en termes de spectacles, « pour diversifier notre programmation, pour solliciter l’esprit et la curiosité, nous développons des partenariats notamment avec l’Espace Paul-Éluard mais aussi Réseau Marionnettes 93. »

 

Et dans les bureaux, Manon et Jihan préparent la communication pour La chasse aux rats, la prochaine proposition de partenariat avec l’EPE (voir page agenda).
L’objectif est d’aller encore plus loin car « la culture n’est pas un luxe, c’est une nécessité, et la ville de Stains nous permet d’avoir le lieu de la faire vivre.
Ce qui est d’autant plus important en ce moment, on doit échanger et pratiquer ensemble pour arriver à une réconciliation nationale. Nous souhaitons continuer à allumer plein de petites lumières, les grands feux peuvent très vite s’éteindre. »

Et pour cela, le STS qui est une association qui a des conventions avec la ville mais aussi avec le ministère de la Culture, la Région Ile-de-France et le Conseil départemental a un nouveau projet : s’agrandir avec une yourte visible de tous, complétant la majesté de la médiathèque Louis-Aragon, pour montrer davantage son travail et donner envie à encore plus de Stanois de simplement y entrer, d’assister à des spectacles voire de s’essayer à un art du spectacle vivant. « Ce projet répond à un besoin », sont persuadés Marjorie et Kamel. Et le duo de passionnés semble plus que jamais prêts à y répondre.

• C.S.

© Julien Ernst
© Julien Ernst
© D.R.
© Dragan Lekic
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© Julien Ernst
Cet été, 120 enfants ont participé à des ateliers cirque dans le jardin du STS, 500 autres
sur la Plaine Delaune en collaboration avec le service municipal de l’Enfance. © D.R.

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