Saké, un agent de la ville pas comme les autres

Saké, malinois de 21 mois, et Fan, policier municipal, forment un binôme au service de la sécurité publique. Une première en ville que Stains actu vous raconte.

© Julien Ernst

DANS LES PAS DU PREMIER POLICIER MUNICIPAL CANIN

Depuis quelques jours Saké, un malinois de 21 mois, effectue ses premières sorties avec la police municipale. Reportage sur ce nouvel agent de la ville au service de la sécurité publique de Stains lors de ses entraînements et rondes.

Tenu en laisse par Fan, Saké est muselé. Ces deux agents de la ville doivent scrupuleusement suivre le règlement. Ce binôme, accompagné de trois policiers municipaux, démarre une marche depuis la mairie jusqu’à la place Marcel-Pointet. C’est leur première sortie. Il est en rodage bien qu’il s’entraîne et se forme depuis des mois.

« Saké n’a qu’un maître, moi ! ». Fan ajoute qu’« il connait chaque collègue, bien qu’aucun ne doit l’approcher, mais il les protègera en cas de besoin. » Fan se tient aussi à l’écart quand ses co-équipiers s’arrêtent pour répondre aux questions des passants stanois. « Ce n’est pas de l’impolitesse. Il ne faut pas s’approcher de Saké, sauf si je donne mon accord, encore moins tendre sa main, c’est le règlement », explique le maître.

Saké ne peut sortir que muselé. « Je suis autorisé à la lui enlever qu’en cas de légitime défense avec arme. Sans arme, il peut frapper et même immobiliser un individu récalcitrant tout en gardant sa muselière. » Saké est sorti 2e de sa promo sur 17, 1er pour le mordant.

L’HISTOIRE D’UN BINÔME

Ce champion est né le 8 juillet 2021. Fan raconte leur première rencontre. « Lors de mon entretien professionnel annuel, la cheffe de la police municipale m’a demandé si j’étais intéressé pour devenir le premier maître-chien de la brigade. J’ai tout de suite dit oui. » Sa responsable explique : « La volonté du maire de renforcer notre sécurité sur le terrain et celle des Stanois était actée. Fan me semblait un bon candidat et je ne me suis pas trompée. »

Fan le sait, il doit acheter son chien lui-même, car il restera le sien même s’il quitte la collectivité. « J’ai choisi un élevage de malinois et j’ai attendu la portée d’un champion de France pédigré. Sur 7 chiots, j’ai été le 3e à choisir. Je voulais un mâle. J’ai secoué un bout de chiffon au-dessus de leurs museaux, Saké a immédiatement réagi. Mon choix était fait. »

Il a trois mois quand Fan emmène son nouveau compagnon dans son foyer composé de jeunes enfants. Le binôme commence immédiatement une préformation toujours à la charge de Fan. Puis, il commence la formation professionnelle réglementaire commandée par la ville. Elle durera plusieurs mois au Fort de Domont, un établissement réputé dans le domaine. Aujourd’hui, même avec ses titres, le binôme est en formation continue au moins une journée par semaine.

Au poste de la police municipale, au nom du droit au bien-être animal, Saké a un endroit aménagé rien que pour lui. Un véhicule également. Il est salarié de la ville, il a donc droit à une paie, des temps de pause et des congés. Récemment, il a même été au ski. Saké n’est pas le même chien à la maison et au travail. « Il fait une réelle différence », confirme son maître.

Dans les rues de Stains, son rôle premier reste la dissuasion et la protection de ses collègues et des Stanois. L’arrivée d’un deuxième maître-chien dans le projet d’évolution de la police municipale est prévue afin de couvrir de plus larges plages horaires. Des postes de policiers municipaux sont ouverts aussi, la mise en place de la vidéo-verbalisation va se faire et des tazers sont en cours de commande. Les policiers municipaux en auront un avec eux lors de leurs rondes et interventions en cas de besoin. Au maire, Azzédine Taïbi, de conclure, « la police municipale continue son évolution pour apaiser l’espace public, garantir la tranquilité et la sécurité de tous. Notre objectif reste de garantir la sécurité publique, sans se substituer à la police nationale pour laquelle nous demandons toujours plus de moyens au nom de l’égalité républicaine, tout en protégeant nos agents sur le terrain. »

• CAROLE SAPIA

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