Portrait – Stéphane Sourdet, relayeur de valeur(s)

Le 25 juillet, le président de l’ES Stains tennis sera l’un des relayeurs de la flamme olympique en Seine- Saint-Denis.

Portrait d’un dirigeant qui sait porter les valeurs du sport pour tous.

© Julien Ernst

Désigné pour être l’un des relayeurs de la flamme olympique en Seine-Saint- Denis, le 25 juillet prochain, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, Stéphane Sourdet ne s’attendait pas vraiment à un tel honneur : « Le Comité d’organisation et la Fédération française de tennis m’ont appelé pour me dire que mon nom avait été retenu parmi les porteurs de la torche olympique dans le 93 : je ne sais pas qui l’a donné, mais je leur dis tout simplement merci », dit-il avec un sourire.

« Maintenant, j’espère juste que je vais porter la flamme à Stains. Au club, les jeunes ont déjà prévu d’aller me soutenir… » Une chose est sûre cependant, le nom de Stéphane Sourdet ne sort pas d’un chapeau. Après 26 ans de présidence à l’ES Stains tennis, son patronyme résonne comme celui d’un modèle d’engagement pour ouvrir ce sport à un maximum de minots.

Le jour de notre rendez-vous, il sortait ainsi d’une rencontre avec Plaine Commune pour organiser des initiations au tennis, non loin du Stade de France, pendant la période des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) : « On va en profiter pour emmener un maximum de jeunes du club et on animera une journée avec nos coachs, détaille-t-il. Tant qu’on peut populariser le tennis, moi ça me va ! Et, sur ce plan, les Jeux ont été une aubaine pour la Seine- Saint-Denis en nous permettant d’être soutenus par les collectivités pour monter plein de projets en direction des jeunes. »

DE ROLAND-GARROS À LA CITÉ DU PARADIS

Lui a davantage commencé le tennis en mode-débrouille, contre les murs de sa cité du Paradis : « Avec les potes, on jouait pendant des heures. On se faisait notre Roland Garros à Stains. Quarante plus tard, ça reste de supers souvenirs… » Et, surtout, à force de multiplier les sets en bas de chez lui, l’ancien gardien de la section foot de l’ES Stains a fini par troquer le ballon rond pour la petite balle jaune. À 16 ans, il se met sérieusement au tennis, devient éducateur à 18 ans, puis président de l’Espérance Sportive, section tennis, à 26 ans. Un épisode qu’il retrace d’une phrase plantée comme un ace : « On avait un projet pour le club, on s’est présentés avec une équipe et on a été élus. »

Un projet qui tient toujours, 26 ans plus tard, et qu’il définit ainsi : « Aujourd’hui, l’ES Stains est un club ouvert 365 jours par an parce que la Ville nous fait confiance pour ouvrir et fermer les portes des terrains de l’avenue Jules-Guesde. Derrière, ça nous permet de jouer au tennis, et pas seulement au club. On est aussi dans les Maisons de quartier, dans les écoles stanoises où on a fait jouer cette année 65 classes. Et puis, on se sert encore du tennis pour que les gamins apprennent l’anglais, pour organiser des stages de vacances apprenantes, des sorties culturelles… » Une pratique du tennis largement démocratisée qui repose aussi sur le partenariat tissé depuis 2018 entre l’ES Stains Tennis et l’association Fête le Mur créée par Yannick Noah, le charismatique vainqueur de Roland-Garros 1983.

En créant une section Fête le Mur au sein du club, l’ES Stains permet ainsi de rebondir un peu partout dans la ville. « Fête le Mur et Yannick Noah ont bien compris que si on voulait ouvrir ce jeu à un maximum de jeunes, on ne pouvait pas se contenter seulement de les faire jouer à la balle, il fallait assurer derrière du suivi scolaire, des formations, construire également à travers le sport de vrais projets pour les gamins de nos quartiers », résume le patron de l’ES Stains tennis.

DE POISSONNIER À PRÉSIDENT…

L’un dans l’autre, c’est un peu le modèle du parcours de Stéphane Sourdet qui a fini par quitter, il y a une dizaine d’années l’étal des poissonneries de Carrefour où il avait exercé pendant vingt ans dans le Val d’Oise, puis à Stains : « C’était un beau métier, j’aimais ça, dit-il. Mais, dirigeant, c’est aussi un vrai taf’ ! Je ne pouvais plus faire les deux en même temps. » Surtout que sous sa présidence, l’actuelle section tennis et badminton a bien grandi, passant de 128 membres en 1998 à plus de 500 aujourd’hui. « Au-delà du nombre de licenciés, notre fierté, c’est aussi qu’on sait former des jeunes et les faire grandir, souligne le dirigeant. Aujourd’hui, nos 12 coachs viennent de Stains. Et, Raphaël et Hicham, qui enseignent le mini-tennis, ont eux-mêmes commencé à l’âge de 4 ans, avec nous. » La preuve que Stéphane Sourdet est bien un porteur de flamme qui sait passer le relais.

• F.L

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