Portrait – La danse Hip-Hop, c’est avec Soso

Sofiane Yousfi est un danseur renommé. Il est de Stains, croit dans les talents de sa ville et le club omnisports stanois, l’ESS, a décidé de lui confier des cours entre le gymnase Jean-Guimier et André-Lamy. Rencontre.

Plus d’info sur le lancement des cours de danse hip-hop au 07 63 14 25 57. © Dragan Lekic

Il a grandi à « la Montagne » dans le quartier du Clos Saint-Lazare. Sofiane, de son nom d’artiste Soso, a la révélation de la danse en découvrant Mickael Jackson. « J’étais sous le choc. J’avais 14 ans quand j’ai vu ses clips, ses scènes et son talent. Du coup, je me suis mis à m’entraîner dans ma chambre en regardant en boucle des VHS. » Il voit aussi les danseurs hip-hop mais … « j’imaginais ça trop difficile ».

Dans son appartement stanois, le jeune homme feuillette tout de même le magazine Radikal, un média référence traitant de cette culture, et voit cette annonce de cours parisien. « J’ai pris la tête à ma mère. C’était très cher. Elle a finalement dit oui. Et avec ma carte, j’ai pu prendre mes premiers cours avec le groupe Vagabonds, les champions de France de l’époque. J’avais enfin des rudiments de danse hip-hop et en rentrant au lycée, à Utrillo, dans la cour, j’ai découvert le Crazy Crew. »

SON PREMIER CREW

Cette bande de copains étaient respectée à l’époque. Acrobaties, battles de danse hip-hop, … « Un jour, je suis rentré dans le cercle. J’ai eu l’audace car je savais que j’étais capable de leur répondre quelque chose. Et ça a marché ! J’ai vécu de merveilleuses années avec eux. C’était une association très bien structurée, on faisait des évènements, on donnait des cours. C’était un âge d’or que je veux faire revivre aux Stanois. Je sais qu’il y a des diamants bruts ici qui ne demandent qu’à être taillés».

Mais avant de se lancer ce challenge pour lequel l’ESS le soutient, Sofiane a roulé sa bosse. « Puis le Crazy Crew s’est séparé, mais moi j’ai continué. Ma mère m’a dit passe ton bac et on verra. Je l’ai eu et elle a tenu sa promesse. J’ai intégré l’Académie internationale de la danse, un vrai tremplin pour les danseurs. J’ai très vite décroché des contrats stagiaires : 4 jours de cours, 3 jours de contrat. Mon premier c’était à Deauville au Casino Barrière. Des souvenirs magnifiques. »

Suite à l’aventure High school musical de Disney, Soso quitte l’école après avoir obtenu le statut d’intermittent du spectacle. « J’avais de très bons contacts et contrats. Tournées Star 80, Stade de France… mon téléphone sonnait sans cesse, je dansais avec des entorses tellement j’étais sollicité, j’ai vécu dix années à 1000 à l’heure ».

NOUVELLES BATTLES

À presque 30 ans, Sofiane est jeune papa et décide de freiner. « Je ne pourrai jamais raccrocher la danse, mais l’opportunité de me poser en famille dans une affaire d’hôtellerie m’a tenté. » Il quitte la danse professionnelle, mais continue de danser dès qu’il peut. En 2018, Soso est invité à participer à une initiative stanoise : St’incroyable. Un spectacle réunissant uniquement des talents de la ville qui va avoir un succès retentissant. « Un coup de foudre artistique » pour le jeune homme.

Après une deuxième édition et les mêmes émotions, « on a fini la création du 3e cet été et on attend la validation d’une date pour monter le spectacle ». Le danseur stanois a obtenu un accord de principe d’une date à l’Espace Paul-Éluard pour les nouveaux cours qu’il va proposer d’ici quelques jours. « Je veux clôturer l’année avec un spectacle grandiose ! »

UNE IMPULSION DE B-BOY

En effet, le projet de Sofiane de créer des cours de danse hip-hop en ville a tout de suite emballé l’Espérance sportive de Stains (ESS), le club omnisports local. « Pas besoin d’avoir déjà pris des cours. Toutes les personnes entre 5 et 18 ans qui sont intéressées peuvent venir. Il suffit d’avoir envie, je m’occuperai du reste de manière pédagogique et ludique. On va créer une nouvelle génération stanoise de danseurs. Notre ville a besoin de danse et on va faire connaître le hip-hop stanois partout! Je suis ravi et impatient de commencer. » Ce discours donne le ton. Soso maîtrise le breakdance, le new-style, le popping et l’afro-beat. « Nous explorerons tout et chacun trouvera sa place ! »

Soso sera au Forum des associations au stand de l’ESS samedi 9 septembre (voir article page 4) et les cours qu’il proposera se dérouleront les lundis, mercredis et vendredis de 18h à 20h au gymnase Jean-Guimier et les samedis de 14h à 16h au gymnase André-Lamy.

• CAROLE SAPIA

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