Plan d’urgence dans l’éducation – Professeurs et parents restent déterminés pour faire plier le gouvernement

Lundi 22 avril, le jour de la rentrée des élèves de la zone C a marqué la reprise de la mobilisation pour les professeurs du 93 et les parents d’élèves.

Le mouvement intersyndical pour un plan d’urgence dans l’éducation se poursuit.

© Dragan Lekic

Après plus de deux mois de mobilisation pour l’éducation, les professeurs et parents de Stains et de la Seine-Saint-Denis restent mobilisés. “Ils cherchent à nous épuiser, mais on ne lâchera rien jusqu’à ce qu’ils comprennent que nos enfants ont droit aux mêmes chances que les autres”, affirme Magda Jouini, mère de trois enfants scolarisés en école et au collège à Stains. “Nos enfants ne sont pas condamnés à l’échec.”

Depuis le 26 février, l’intersyndicale de l’éducation (CGT, CNT, Sud, Fsu, FCPE) appelle l’État à mettre en œuvre un plan d’urgence dans le département. Dès la rentrée, lundi 22 avril, la grève dans les écoles, collèges et lycées a repris, avec 30% de grévistes environ. Les syndicats mobilisés ont réaffirmé leur détermination ce jour-là : “Quand le gouvernement ne propose que répression et mise au pas, nous proposons un plan d’urgence pour tous : 2 collectifs budgétaires dédiés, 358 millions d’euros pour les moyens humains et un autre pour le bâti scolaire”, ont-ils rappelé dans un communiqué.

De nouvelles journées d’action sont déjà prévues. Après le cortège du 1er mai, les professeurs et parents du 93 marcheront pour l’éducation jeudi 2 mai, reliant Aubervilliers à Pleyel (Saint-Denis). Elle est ouverte aux professionnels de l’Éducation nationale et aux parents pour échanger sur la suite du mouvement. “Il y a une spécificité dans le 93, rappelle Magda Jouini. Le 93 “collectionne” tous les types d’inégalités et de discriminations, avec des bâtiments vétustes, dans lesquels on trouve parfois des cafards, des toilettes qui fuient. Ce ne sont pas des conditions pour étudier.”

Côté parents d’élèves, la FCPE 93 appelle à un rassemblement festif au parc de Bobigny, dimanche 5 mai. “On avait déjà fait ça il y a un mois. C’est bien, ça nous permet de nous renforcer et de nous remobiliser. Nous sommes là, nombreux”, se réjouit la mère d’élève stanoise.

UN ARRÊTÉ DU MAIRE DE STAINS POUR UN PLAN D’URGENCE

Mercredi 24 avril, c’est devant le tribunal administratif de Montreuil que l’appel à plus de moyens pour l’éducation a été porté. Douze maires de Seine-Saint-Denis, dont le maire de Stains Azzédine Taïbi, étaient convoqués devant le juge pour des arrêtés qu’ils avaient pris. Ils enjoignaient l’État à “mettre en œuvre les moyens nécessaires au recrutement, à l’attractivité salariale et à la formation des professeurs”.

À la demande du préfet, ces arrêtés ont finalement été suspendus. Mais l’audience a été l’occasion de porter la voix du mouvement. “Les manquements de l’État dans le droit à l’éducation portent atteinte à la dignité humaine, car l’éducation est le fondement de la liberté de pensée, de conscience, d’expression. Des composantes essentielles de la dignité humaine”, a argumenté Maître Joyce Pitcher, avocate des Maires.

• JULIETTE BAROT.

DES CHIFFRES QUI EN DISENT LONG…

JEUDI 2 MAI : Marche de l’intersyndicale du 93, d’Aubervilliers à Pleyel (Saint-Denis)

DIMANCHE 5 MAI : Rassemblement organisé par l’intersyndicale et la FCPE 93 au parc de la Bergère à Bobigny

MARDI 14 MAI : Grève massive avant la revoyure de la ministre de l’Éducation

SAMEDI 25 MAI : Mobilisation nationale contre le “choc des savoirs”

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