Mois de l’habitat – Tout savoir sur le droit au logement

La municipalité propose une série de rencontres pour échanger autour de l’habitat.

Logement social, copropriétés, cadre de vie, droits et obligations, cafés juridiques… Des rendez-vous vous attendent tout au long du mois de novembre.

© Dragan Lekic

Le logement est une préoccupation majeure des Stanois et des Stanoises, touchés durablement par la crise de l’offre en Île-de-France. Les enjeux de cette crise sont multiples et concernent aussi bien le parc social que le parc privé. Le logement reste de loin le premier poste de dépense des ménages, alors que les parcours résidentiels sont bloqués et que les situations de mal logement se multiplient.

La municipalité de Stains a souhaité intervenir à travers une série de rencontres et d’évènements dédiés à la question du logement et de l’hébergement. « Le Mois de l’habitat et du droit au logement » est une multitude d’évènements organisés avec les partenaires du territoire et permet de traiter plusieurs thématiques.

DES PAROLES ET DES ACTES

Ce mois d’actions doit remplir plusieurs objectifs : informer efficacement les habitants sur l’ensemble des problématiques liées à l’habitat, créer des espaces de discussions partenariales afin d’améliorer les échanges sur le territoire, aller à la rencontre d’un public plus éloigné ou déconnecté des services publics du logement.

Ces évènements permettront également de décliner au niveau communal des actions et évolutions règlementaires mises en place à l’échelle intercommunale et de les partager avec les habitants.

UN PROGRAMME RICHE ET VARIÉ

Ne manquez pas le rendez-vous d’ouverture lundi 6 novembre à partir de 14h, place Marcel-Pointet, autour de la « Tiny house » animé par l’association Vivre Ensemble. Des stands accueilleront les habitants dans une atmosphère chaleureuse et délivreront des informations générales autour du logement.

novembre à partir de 16h pour la Conférence communale du logement à la Maison du temps libre. L’événement sera ouvert à l’ensemble des Stanois et des Stanoises qui souhaitent s’informer et échanger sur la situation du logement social.

Des stands d’informations seront à disposition des habitants et des tables rondes seront organisées pour échanger sur les sujets à l’ordre du jour. À noter la présence des représentants des bailleurs de la ville.

Enfin, un forum des copropriétés, organisé en partenariat avec Plaine Commune, doit permettre de transmettre les outils nécessaires pour mieux comprendre les droits et obligations des copropriétaires et améliorer le fonctionnement général d’une copropriété.

Il sera organisé le samedi 18 novembre 2023 à partir de 9h30 au gymnase Léo-Lagrange et s’adressera à l’ensemble des copropriétaires de Stains. Comme la Conférence communale du logement, des stands d’informations avec les partenaires seront ouverts durant la durée du forum et des sessions de formations seront organisées en lien avec les principaux enjeux identifiés.

• M.B.

LES CHIFFRES DU LOGEMENT EN VILLE

2600 demandeurs de logement social
80 logements attribués par an
36% de logements collectifs ou individuels
64% part de logement social en ville
8 489 logements sociaux
9 bailleurs sociaux

© Dragan Lekic

7 QUESTIONS À … GERY DYKOKA,  ADJOINT AU MAIRE DÉLÉGUÉ AU DROIT AU LOGEMENT ET À LA LUTTE CONTRE L’HABITAT INDIGNE

« Le droit de vivre dignement dans son logement »

Quels sont les objectifs derrière ce premier Mois de l’habitat et du droit au logement ?
« Cet événement aborde le droit au logement et de l’habitat en réunissant tous les acteurs et les habitants afin de permettre une meilleure compréhension du rôle de la commune.

Il est important de rappeler que le logement est un droit fondamental, notre délégation c’est bien « droit au logement en dignité » et notre rôle est l’accompagnement des demandeurs de logement social sur la ville qui continuent d’être croissant.»

À ce sujet, à combien s’élève le nombre de demandeurs ?
« Sur la question de l’attribution, nous sommes en moyenne à 80 logements par an sur environ 2600 demandeurs pour le parc géré par la ville directement. Nous accompagnons les habitants sur leur parcours avec l’instruction du dossier par le service logement puis la présentation du dossier et ensuite la validation de la commission. »

En quoi cet accompagnement se traduit-il ?
« En travaillant de façon rapprochée avec la Maison du droit et de la médiation, nous permettons aux demandeurs d’instruire des dossiers « bétons », d’accompagner les locataires pour des réclamations, car ils ne maîtrisent pas forcément la langue française, pour faire des relances, etc.

Maintenant est-ce que on arrive à remplir notre mission et garantir à tous et toutes le droit au logement ? C’est compliqué. Nous faisons face à une réalité : la pénurie de logement social. Nous attendons de la part de l’État un plan Marshall de la construction de logement social, une vraie politique du logement, un grand service public du logement. Malheureusement ce n’est pas la direction suivie ».

Pourtant en ville, la part du logement social est très importante à plus de 63 %, que pensez-vous de l’idée avancée par le gouvernement d’insister davantage sur le parcours résidentiel en encourageant les mutations et la construction de logements intermédiaires ?
« Depuis 2014, la municipalité a toujours poussé dans tous les programmes immobiliers pour de l’accession à la propriété. Problème : nous constatons aujourd’hui, une dizaine d’années plus tard, que ces copropriétés ont besoin d’un véritable accompagnement car elles se retrouvent en proie au système opaque des syndics. Les primo accédants pâtissent d’un manque de connaissance ce qui peut aboutir à des situations difficiles comme des défauts de paiement, un cumul de dettes, etc. »

C’est pourquoi il était important dans le Mois du logement d’avoir une journée dédiée aux copropriétés ?
« Exactement, pour rappeler les droits et obligations, pouvoir bénéficier de sessions de formation. Il s’agit de la poursuite de notre accompagnement, de notre bataille si je puis dire. A ce titre, nous présenterons le travail effectué par les agents du service hygiène concernant le permis de louer qui a été étendu à l’ensemble de la ville. Un dispositif qui, même s’il ne solutionne pas tout, nous permet en tout cas de pouvoir identifier les divisions pavillonnaires et de repérer les marchands de sommeil. »

Lors de la conférence communale du logement, les principaux bailleurs ont été invités, qu’attendez-vous de ce rendez-vous ?
« En dehors de la dimension logement en tant que tel, les bailleurs sont également des acteurs sociaux qui sont engagés à travers des initiatives socioculturelles. C’est le cas par exemple du GIP (groupement d’intérêt public) qui, selon nous, permettrait de résoudre les problèmes de squats dans les halls d’immeuble avec une sorte de médiation de nuit.

Cela fait maintenant trois ans que nous attendons la décision du plus important bailleur de la ville. Nous savons aujourd’hui qu’ils sont en train de rétropédaler sur le sujet. Le bailleur s’était engagé à participer au financement à hauteur de 150 000 euros. Nous avons interpellé leur président lors du conseil d’administration, M. le maire a envoyé des courriers, sans réponse pour le moment.

Le Mois du logement, c’est donc également un moment pour poser un certains nombres de sujets, de revoir la manière que l’on a de travailler ensemble.»

En tant qu’habitant, que puis-je attendre de ce Mois du logement ?

Un sujet important devra être abordé, car c’est le vide intersidéral côté bailleur : la question des mutations. Il faut savoir que, comme tout parcours résidentiel, le logement social, c’est censé être transitoire. On démarre dans un studio, on évolue dans un F2 ou plus grand si on a une petite famille, on passe du PAI au PLU, etc.

Bien souvent, le bailleur ne répond pas aux demandes de mutation des locataires qui viennent nous voir ou postent des petites annonces dans le journal. Il s’agit d’une frustration majeure pour les habitants. Dans tous les cas nous nous battrons en haut lieu avec les bailleurs pour obtenir le maximum afin d’avoir le droit de vivre dignement dans son logement.»

• PROPOS RECUEILLIS PAR MEHDI BOUDARENE

DEMANDEZ LE PROGRAMME !

Lundi 6 novembre, place Marcel-Pointet à partir de 14h
Ouverture du mois de l’Habitat et du droit au Logement par la présentation de la « Tiny house » portée par l’association vivre Ensemble

Jeudi 9 novembre, Maison du temps libre à partir de 16h
Conférence communale du logement. L’objectif de cet événement est d’aborder les questions autour du logement social. Rencontres et tables rondes avec les acteurs concernés : associations et bailleurs sociaux. Plusieurs stands : service hygiène, Apcis, Régie de quartier, maison des projets. Différents ateliers : lutte contre la précarité énergétique, punaises de lit, etc.

Samedi 18 novembre, gymnase Leo Lagrange, à partir de 9h30.
Forum des copropriétés organisé en partenariat avec Plaine Commune. Enjeu important de la politique municipale, elles sont bien souvent en proie à des difficultés multiples qui fragilisent leur fonctionnement et inquiètent les habitants. Des stands d’informations seront ouverts et des sessions de formations organisées.

AUTRES ACTIONS PRÉVUES :
Lundi 13 et 20 novembre, Maison du droit et de la médiation, à partir de 16h30.
Café juridique autour des droits et obligations du locataire du parc social.

Mercredi 22 novembre, Point information jeunesse : le logement social pour les jeunes

Liste des stands et partenaires de ce Mois du logement :
Association APCIS, Service municipal de l’hygiène, Service municipal de l’habitat logement, Stand rénovation urbaine, Stand action logement, Stand régie de quartier, Association Shakti 21, Plaine Commune, L’Alec (agence local de l’énergie et du climat),
Veolia, Les nouveaux constructeurs (promoteurs)

Voir aussi