DIVERTIMENTO, un film « thérapeutique »

L’avant-première du film retraçant le parcours des sœurs Ziouani a fait salle comble à l’Espace Paul-Éluard. Un très beau moment de communion pour un film qui aura ému les spectateurs. À l’issue de la projection, Zahia et Fettouma ont reçu le Premier prix des Arts et de la Culture de la ville de Stains.

© Julien Ernst

Le tout-Stains était de sorti mercredi 11 janvier pour une soirée qui s’est avérée inoubliable. La séance de cinéma à l’affiche de l’Espace Paul-Éluard avait en effet de quoi attirer de nombreux spectateurs.

Divertimento, un film retraçant le parcours de Zahia et Fettouma Ziouani dans leur quête de respectabilité dans l’univers impitoyable – pour les femmes – de la musique classique, dont seulement 6 % sont chefs d’orchestre. L’ensemble du même nom qu’elles ont créé à Stains, il y a une vingtaine d’années, est donc au cœur de ce nouveau long-métrage de la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar.

Incarnées à l’écran par Oulaya Amamra et Lina El Arabi, deux jeunes actrices pleines de promesses, on suit les sœurs Ziouani dans leur quotidien où la musique est partout, tout le temps.

« TU EN CONNAIS BEAUCOUP DES FEMMES CHEFS D’ORCHESTRE ? »
La réussite de ce film tient en ce qu’il ne cherche jamais à dénoncer. Ce qui le rend si singulier, c’est de ne jamais imposer de point de vue mais de mettre en valeur, à travers la superposition de réalités contrastées, l’humilité et le courage de ces personnages transcendés par leur rêve inatteignable. Malgré les obstacles, les provocations – « Tu en connais beaucoup des femmes chefs d’orchestre ? » – et parfois même le mépris, les sœurs Ziouani encaissent, se soutiennent, et répondent par une dignité et une persévérance sans faille.

Lorsqu’elles décident de former leur propre orchestre, leur ambition est alors qu’il « ne ressemble à aucun autre ». Elles vont en effet attirer leurs camarades du très élitiste lycée Racine jusqu’à Stains pour les répétitions de ce qui deviendra l’orchestre Divertimento. Ils devront travailler une pièce de Camille Saint-Saëns, la Bacchanale, pour jouer dans un festival.

« C’est une œuvre inspirée de toutes les cultures que le compositeur s’est approprié lors de ses nombreux voyages. C’est tout ce que je souhaite accomplir avec Divertimento », révèle Zahia.

Lorsque la scène finale du film s’achève alors que tous les protagonistes sont rassemblés chez elles à Pantin pour jouer tous ensemble et transmettre leur passion, la salle se met à applaudir en même temps que les habitants de la cité à l’écran, dans un moment de communion inégalé où la réalité dépasse la fiction.

• M.B.

© Julien Ernst

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