Portrait – Romain Roux, fondu dans le paysage

Distingué en novembre dernier lors du concours « Un des Meilleurs Apprentis de France », catégorie jardins et espaces verts, ce jeune Stanois ne pensait vraiment pas tracer son sillon dans ce domaine professionnel rejoint « pour essayer ».

Mais, cet adepte de la vie au grand air a fini par changer d’avis et se passionner pour l’art de modeler le paysage.

Portrait - Romain Roux, fondu dans le paysage - Ville de Stains

Lorsque l’on aspire à une vie au grand air, autant voir du paysage et même le créer. C’est un peu l’idée de Romain Roux, jeune Stanois de 18 ans, au moment de s’engager dans un CAP de paysagiste à l’issue de sa classe de troisième : « C’est vrai, j’ai choisi ce métier pour être dehors, ne pas rester coincé derrière un bureau, même si je ne savais pas vraiment dans quoi je m’engageais. Mais, au fil du temps, ça m’a plu et je me suis dit que j’allais pousser un peu plus loin… ».

Il pousse tellement bien et tellement loin qu’en novembre 2020, il se distingue en obtenant la médaille de bronze départementale du concours « Un des Meilleurs Apprentis de France », catégorie jardins et espaces verts, dans le Val d’Oise puisque son Lycée Horticole et Paysager se situe à Sannois. Une « belle satisfaction » alors qu’il bouclera en juin 2021 sa deuxième année scolaire de bac professionnel :
« C’est aussi une reconnaissance de mes capacités », juge-t-il en secouant sa chevelure noire.

Un choix qui n’avait pourtant rien d’évident puisque l’ex-élève de l’école primaire Joliot-Curie n’avait pas spécialement la main verte et se voyait plutôt « policier ou pompier » à l’heure de ses rêves d’enfant. En cherchant bien, Romain se souvient tout de même de l’influence d’un grand-père paternel féru de jardinage : « Il aimait me montrer ses « secrets » de jardinage, comment planter un potager ou comment s’y prendre pour tondre le gazon. » Une initiation à dose homéopathique qui va finir par monter en graine alors qu’il aurait tout aussi bien pu suivre les pas de son paternel, cuisinier dans un restaurant parisien : « Mais, cuisiner ne m’a jamais branché », tranche-t-il dans le vif.

Son côté créatif, ce fan de « musique métal et électro » préfère donc l’exprimer en imaginant des jardins et en leur donnant vie à partir de rien comme lors de l’épreuve du concours : « On vous donne un plan et puis il faut réaliser un massif sur un terrain en pente, se souvient-il. C’était assez difficile d’assembler les pierres, mais je m’en suis sorti… ».

Portrait - Romain Roux, fondu dans le paysage - 2 - Ville de Stains

Une partie pratique qu’il maîtrise en tout cas beaucoup mieux que les noms latins des végétaux, autre épreuve du concours qui lui a donné du fil à retordre : « En latin, les noms ressemblent presque à des phrases ! Mais bon, j’ai encore le temps d’apprendre. » Car, à l’issue de son bac professionnel en 2022, Romain compte « pourquoi pas se spécialiser dans la réalisation de jardins japonais ou de topiaires. » Autrement dit, l’ «ars topiaria », en latin -l’art du paysage- qui consiste à tailler les arbres et arbustes dans un but décoratif pour former, par exemple, des personnages ou des animaux. En attendant, il expérimente ses talents en alternance au sein du Pôle Judiciaire de la Gendarmerie
Nationale à Pontoise où il est chargé « d’aménager et verdir un futur parking. Je fais ça tout seul, c’est une bonne expérience même si c’était peut-être mieux de faire mon apprentissage chez un paysagiste. Mais, le coronavirus a compliqué les choses. Donc, je prends le bon côté des choses : ça me rend autonome. ».

Du coup, il a déjà quelques idées à appliquer dans son environnement immédiat : « Devant l’école Joliot-Curie, je donnerai, par exemple, plus de volume aux massifs, sourit-il. Et dans le Parc départemental, j’ajouterai un peu de couleur et de diversité dans les allées et les e droits les plus fréquentés… » Un vrai discours d’apprenti, taille patron…

• FRED LAURENT

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