Le désherbage, un combat à prendre à la racine…

Conséquence du dérèglement climatique, les herbes folles ont poussé à toute allure cet été. Un phénomène que Plaine Commune traite en urgence en encourageant aussi les Stanois à mieux apprivoiser cette verdure spontanée.

Au pied d’un arbre de la rue du Hameau dans le quartier de l’Avenir, une pousse d’aubépine a largement pris ses aises. En l’avisant, Jules Hagège a le jugement sec du spécialiste : « C’est le genre de plante qui profite des moindres failles dans le bitume pour pousser à toute allure. » Mais qui ne résistera pas aux assauts de l’équipe de neuf personnes de l’Atelier d’Aubervilliers, une entreprise adaptée, prestataire habituel de Plaine Commune appelée à la rescousse pour un chantier de désherbage d’urgence de deux semaines. Avec au bout du 4e jour de chantier, le 12 septembre, toujours le même verdict : « Les conditions climatiques de cet été avec la pluie un jour, le grand soleil le lendemain, sans parler du vent qui disperse les graines, on arrive vite à 3 centimètres de pousse par jour », calcule Fabien Vinot, responsable propreté de Plaine Commune. « Et puis, l’abandon de l’usage des désherbants chimiques en 2015 commence à faire son effet. »

Bref, le dernier désherbage effectué en juin n’a pas duré jusqu’en octobre, période à laquelle les équipes de Plaine Commune devaient revenir avec leurs binettes et leurs débroussailleuses à essence en attendant que l’agglomération achève de s’équiper en matériel électrique- du côté de l’Avenir. Un constat partagé dans tout Stains, la ville de Plaine Commune qui compte le plus d’arbres d’alignement : 4 200 et autant de pieds propices à la pousse de verdure spontanée. « En 2018, deux désherbages dans l’année ont suffi, cette année on ne sait pas si on va y arriver avec quatre passages », anticipe déjà Fabien Vinot. Alors, que faire ? « Accepter un peu plus la nature en ville, répond le responsable de Plaine commune. Si certains signalements de l’été auprès d’Allo Agglo sont justifiés, on peut aussi accepter de laisser pousser un peu de végétation aux pieds des arbres et ne pas forcément assimiler les herbes folles à de la saleté. »

Une philosophie encore peu partagée par les Stanois : pour le moment, le permis de végétaliser lancé par Plaine Commune en 2018 pour encourager la mise en place de jardinets en pied d’arbres ou sur les trottoirs n’a pas fait florès avec un seul permis demandé pour toute la ville. Mais en un clic sur plainecommune.fr/permisdevegetaliser, le deuxième – et des suivants – pourraient vite être accordés !

LE GLYPHOSATE INTERDIT À STAINS

Dans le sillage du mouvement enclenché par le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), qui a adopté en mai le premier arrêté anti-glyphosate -un pesticide cancérigène- avant que celui-ci ne soit retoqué par le tribunal administratif, Stains a également choisi de s’activer sur le terrain de la santé publique en prenant à son tour « un arrêté municipal portant interdiction du glyphosate et ses dérivés sur le territoire de la commune. » Une manière concrète d’affirmer que « protéger les habitants n’est pas un délit » commente le maire Azzédine Taïbi.

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