Maison témoin

Cadre du projet

De juin 2007 à mai 2008, l’association Image et Création a encadré le projet de trois étudiantes de l’université de Paris 8, du département photo, autour de la Cité-jardin de Stains.

  • Direction artistique et encadrement du projet : Ralph Louzon et Gwénaëlle Plédran
  • Travaux photographiques de Neckel Scholtus, Lorraine Turci et Anne Pichon.
  • Crédits Photos : Lorraine Turci – Visiter le site internet de Lorraine Turci

Démarche des artistes

Anne Pichon travaille sur les extérieurs décorés des maisons et des pas de portes : fleurs en pots, plantes naturelles ou artificielles, aménagements divers. C’est un lieu à la fois extérieur à la maison et livré au regard public, mais aussi un espace personnel qui dépend entièrement des intentions des occupants.

Vraie-fausse intimité, codes de la représentation du confort, offrande faites au passant, ces prélèvements de nature sont significatifs de l’utopie des cités-jardins qui mêlent nature domestiquée et urbanisme.

Neckel Scholtus s’introduit chez les habitants (sans effraction) et entame un dialogue avec eux. Une série de photographies des lieux, des objets personnels, des portraits, des vues extérieures est accompagnée de prises de sons des ces dialogues et des bruits domestiques et intimes.

Le travail est proposé sous la forme d’un long ruban d’images et de son qui redonne une nouvelle topologie aux espaces ainsi investis.

Lorraine Turci s’est proposé de réaliser une image à la suite d’un atelier de travail dirigé par Camilla Gotta, chorégraphe.

Les habitants de la Cité, volontaires pour cette aventure, ont réinvesti un lieu de la cité-jardin en y impliquant leur corps. De cet atelier est née une mise en scène qui relie réellement, avec une corde, les personnes entre elles et les personnes avec leur cadre de vie. Cette mise en scène a fait  l’objet de la prise de vue.

Le travail de ces trois étudiantes a été présenté dans une exposition, à laquelle s’est ajouté deux artistes photographes/plasticiens, Gwénaëlle PLEDRAN et Céline TULOUP.

Cette exposition a été visible du 17 avril au 7 mai 2008. L’accueil et la présentation s’est faite par les artistes ayant participé au projet. Des temps forts de rencontres ont été mis en place pour permettre aux habitants ayant participé ou simple public, aux partenaires et artistes d’échanger sur cette action.

Présentation des oeuvres

  • Anne PICHON, Entre deux, 2008

11 tirages photographiques 60×70 cm.

C’est en cherchant à savoir ce qui se cachait derrière les mots Cité-jardin qu’Anne PICHON développe une série photographique sur les entrées décorées des maisons et des pas de portes : fleurs en pots, plantes naturelles ou artificielles, aménagements divers. Dans ces espaces où se cristallise la relation des habitants avec l’extérieur, se dessine un entre-deux du privé et du public. Littéralement le passage entre l’intérieur et l’extérieur… Vraie-fausse intimité, représentation du confort, offrande faite au passant, mêlent nature et habitat.

  • Lorraine TURCI, Convergence, 2008

Tirage photographique 76×113 cm ou 60×90 cm

« Les interstices m’intéressent : c’est là que se glisse l’exploration des relations entre photographe, modèle, sujet et image. A Stains, toute est une question de définition d’entre-deux : urbanisme-nature, architecture bon marché-architecture esthétique, habitat-habitants, espace publique-espace privé. Les habitants ont interrogé, dans une démarche active, leur rapport à l’environnement, à leur propre corps et à celui des autres. La corde, élément perturbateur, a tissé un regard différent sur le familier. »

Merci à Claudie, Georges, Stéphane, Ana, Stéphane, Célia et Mélissa, Lisette, Jean-Paul, Maud, et Neckel qui ont bien voulu se prêter au jeu…

  • Céline TULOUP, Les échappatoires, 2008

7 sculptures 20x20x1420cm, bois, métal, judas, tube luminescent, papier photo, toile cirée

Les échappatoires se fondent sur la relation étroite entre architecture et nature mise en œuvre dans la cité-jardin de la ville de Stains. Ces sculptures se présentent tels des perchoirs, entre abris pour oiseaux et archétype de la maison individuelle. Figures de l’enfermement, ces échappatoires nous appellent cependant à venir percer leur intimité. S’installe alors un jeu entre intérieur et extérieur, confinement et évasion.

  • Neckel, Annick SCHOLTUS, Partition de rencontres et d’espaces habités, 2008

Installation photographique : 90 tirages aux formats 10×15, 15×21, 24×32 cm ; bande sonore 5’30 minutes en boucle.

Des images et des sons comme histoire d’une rencontre.

« La manière dont les habitants de la cité prennent pleinement possession de l’espace m’impressionne. En photographiant l’intérieur de leur maison, je constatais la relation particulière qui s’est tissée entre eux, leurs mobiliers, leurs objets personnels et cet intérieur relativement petit. »

L’installation propose alors une approche de l’organisation à la fois intime, sociale et architecturale de la Cité-jardin. Le travail redonne alors une topologie aux espaces investis.

  • Gwénaëlle PLEDRAN, Topologis, 2008

Photographies et dessins encadrés, 70×116 cm chacun

Des emboîtements. Une maison vide, les chambres de la maison vide, le papier peint fleuri des chambres de la maison, les photographies des chambres vides de la maison, le dessin du papier peint des chambres.

Les photographies s’attardent à montrer les lieux dans lesquels elles sont présentées. Les dessins leurs font écho, en extraient l’évocation de la nature représentée, la dénature comme on dévisage.

Les fleurs, stéréotypes industriels colorés, évoquent l’utopie des lieux. L’image surgit, puis disparaît, fugace. Le plus familier devient subitement étrange.

Voir aussi