Retraite – Tout ça pour quoi ?

Deux mois de mobilisations massives n’auront suffi à faire plier un gouvernement intransigeant et un Président aux abonnés absents. Alors que les travaux parlementaires touchent à leur fin, quelle suite donner à la contestation ?

Forte mobilisation, mercredi 15 mars lors de la manifestation à Paris. © Ambre Lopez, stagiaire.

Alors que Stains actu partait sous presse, la représentation nationale s’apprêtait à voter la si contestée réforme des retraites. Au surlendemain d’une commission mixte paritaire conclusive, un texte définitif était proposé sans bouleversement majeur par rapport à la version initiale votée en procédure accélérée à l’Assemblée. Ainsi, malgré le grand huit de l’intersyndicale et deux mois de mobilisation historique, de grèves reconductibles et de blocages (partiels), la partie semble finie.

C’est en tout cas ce qui ressort des interventions des principaux responsables des syndicats pour qui il faut « respecter la démocratie », à savoir si le Parlement vote la réforme, ils siffleraient la fin de la récré.

L’ÉTAT D’ORDURES
Et si c’était là une chance pour le mouvement social ? S’il fut salutaire de la part de l’intersyndicale d’avoir remis autant de personnes dans la rue, force est de constater que cette forme de mobilisation est largement éculée. Pour qui souhaite installer un véritable rapport de force, s’entend. Ces derniers jours, une petite musique résonne mettant en parallèle le mouvement des gilets jaunes à cette mobilisation, qualifiée d’historique par le nombre de manifestants mais qui aura donc échoué dans l’objectif de faire retirer cette réforme.

Dès lors, doit-on s’attendre à plus de radicalité de la part du mouvement social ? C’est en tout cas face à l’échec de cette stratégie que les éboueurs de Paris et d’ailleurs se sont mis en branle, comme le rappelait un responsable CGT. Une semaine de grève, plus de 7 000 tonnes de déchets accumulés dans les beaux quartiers parisiens ou jetés devant le QG de Renaissance et toute la macronie est en ordre de bataille : M. Darmanin a d’ailleurs prononcé des réquisitions contre les grévistes, rejetées par la maire de Paris Anne Hidalgo.

VERS UNE DISSOLUTION ?
Il l’a dit, redit et re-redit, si « insérer décision contraire à celle exigée » Macron prononcera la dissolution de l’Assemblée nationale et provoquera donc des élections anticipées. C’est encore une fois mettre ses propres ouailles sous pression mais cela trahit tout de même une certaine anxiété. Puisse celle-ci passer au niveau supérieur.

• MEHDI BOUDARENE

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