Portrait – Une vie qui suit son cour(s)

Depuis la rentrée, l’association Le Calame, créée par Manel Bel Haj, une enseignante trentenaire, propose des cours d’arabe aux jeunes Stanois.

Avec une philosophie au service du développement des enfants. Portrait d’une altruiste.

© Julien Ernst

« En arabe, Manel, mon prénom, signifie le don : c’est peut-être pour ça que j’ai eu envie de donner aux autres, de leur apporter un peu de mes compétences en créant mon association… »

À l’heure de la question sur les motivations personnelles qui l’ont poussée à créer officiellement, l’été dernier, Le Calame, une association dédiée à l’enseignement de la langue arabe, Manel Bel Haj, sourit et fait simple : « En fait, je crois qu’on porte tous en nous un petit quelque chose de notre prénom. »

Tout aussi simplement, le logo de son association où y figure un calame, porte lui, la proposition d’un « voyage entre le français et l’arabe », enchaîne l’enseignante trentenaire en référence à un terme qui existe dans les deux langues.

Car le calame qui symbolise la toute jeune association active depuis la rentrée au sein de la Maison des associations est à la fois un roseau taillé pour l’écriture sur papyrus ou parchemin comme l’outil spécifique de la calligraphie arabe.

Voilà pour le début d’une histoire associative qui ne fait que commencer « avec la mise en place d’un premier créneau le mercredi pour les enfants de 6 à 13 ans afin de leur enseigner l’arabe de manière ludique », précise la présidente.

AU RYTHME DES ÉLÈVES

Très concrètement, les enseignements de l’association sont en effet nourris de la pédagogie mise au point au début du XXe siècle par la pédagogue italienne Maria Montessori. « L’objectif de cette méthode, c’est avant tout que les enfants soient d’abord les acteurs de leur apprentissage, expose l’enseignante, titulaire d’un Master d’enseignement en langue arabe de l’Université Paris-Sorbonne. C’est pour cela qu’on avance sans la pression des évaluations, même si on effectue un bilan de compétences acquises à la fin de chaque semestre. Et, comme nous sommes deux enseignantes pour un petit groupe de six élèves, nous prenons le temps d’évoluer au rythme des enfants. »

Une façon de faire que Manel Bel Haj a voulu installer à Stains, même si celle qui a grandi au Bourget réside aujourd’hui à Pierrefitte : « Pourtant, comme je suis juste à la limite de Stains, toute ma vie sociale est stanoise. Mes beaux-parents y habitent et j’ai aussi une majorité d’élèves stanois en cours particulier. À côté de ça, lorsque je fais mes courses, c’est encore à Stains ou si je dois aller à la Médiathèque, c’est toujours à Stains… », explique la jeune femme qui se revendique aussi « comme une enfant de la Seine-Saint-Denis. »

LA PASSION D’APPRENDRE

Sans hésitation, c’est donc dans notre ville que la trentenaire a prévu de continuer à développer son association. D’abord côté langues en développant à terme de nouveaux créneaux à destination des adultes débutants et pourquoi pas aussi dans des domaines comme la sophrologie ou la naturopathie, disciplines auxquelles elle se forme.

Apprendre est en effet un penchant presque naturel pour Manel : « J’ai déjà terminé une formation en sophrologie et je continue maintenant avec une autre en naturopathie, parce que j’aime la découverte, lire tout ce qui est nouveau. Je suis très curieuse et ça m’aide à me former avec l’objectif de développer une association qui a de l’impact sur la vie des gens… »

C’est ainsi que Manel Bel Haj imagine donc mettre la sophrologie au service des enfants : « Ce serait utile pour les aider à combattre le stress des examens ou des évaluations, dit-elle. Et ce serait encore un plus à proposer aux parents confrontés à des problématiques qui freinent le développement de leurs enfants. »
Vous l’avez compris, Le Calame n’a pas fini d’écrire son avenir…

• F.L.

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