Portrait – Un conseiller mobilité qui ne vous laissera pas en plan

Depuis octobre, cet expert des mobilités durables de la régie de quartier Les Rayons, Anas Dwaik, vous conseille pour l’achat d’un vélo ou pour bénéficier d’aides afin de mieux remiser votre vieux diesel. Son accueil chaleureux vous transportera aussi en Palestine, sa terre natale.

©Julien Ernst

Derrière son bureau de l’Atelier rue Georges-Sand au Clos Saint-Lazare, où il tient ses permanences de conseiller mobilité au sein des Rayons, la régie de quartier de Stains, Anas Dwaik a installé deux cartes : une du territoire de Plaine Commune et l’autre des transports franciliens. Une géographie francilienne que le jeune homme de 29 ans, qui a grandi en Palestine, apprend à vitesse grand V depuis qu’il a endossé en octobre dernier ses nouvelles responsabilités. Qu’il résume ainsi : « Mon rôle, c’est d’aider les Stanois et les Stanoises à se déplacer plus rapidement, de manière plus écologique mais aussi plus économique. »

Et pour cela, vous pouvez rencontrer Anas deux fois par semaine, le mercredi et le samedi en prenant rendez-vous au préalable ou bien le consulter lors de ses permanences téléphoniques. Ce sera alors le moment de lui poser toutes vos questions pour établir grâce à son expertise un diagnostic mobilité sur la meilleure manière de vous déplacer au quotidien. Ou alors, de vous inscrire aux séances de la vélo-école des Rayons, qui fonctionnera à partir d’avril, et dont Anas sera aussi le pilote.

« Et puis, je suis aussi disponible pour vous renseigner sur la Zone à Faibles Emissions (ZFE)- le dispositif qui limite la circulation des véhicules les plus polluants dans le périmètre de l’A86 – et vous aider à monter vos dossiers d’aides pour changer votre véhicule. Mais aussi pour vous mettre au vélo ! »
Bref, avec les conseils d’Anas, c’est une nouvelle mobilité qui s’ouvre à vous…

Une mission presque paradoxale pour un jeune homme, originaire d’Hébron, ville palestinienne de Cisjordanie où il a trop souvent été habitué à être entravé dans ses mouvements par l’occupation israélienne des territoires palestiniens : « Quand je dois rentrer chez moi, je peux mettre jusqu’à trois jours parce qu’il me faut passer les frontières jordaniennes et israéliennes après mon arrivée à l’aéroport d’Amman en Jordanie et qu’elles ne sont pas toujours ouvertes. De toute façon, je m’attends toujours à avoir des problèmes tant que la Palestine ne sera pas libre et indépendante. Mais, c’est ma terre, mon pays et je continuerai toujours de le défendre. »

À distance, depuis qu’il a rejoint la France en 2018 d’abord pour apprendre le français à Lyon, avant de boucler un Master 2 en management de la mobilité durable entre 2019 et 2021 au sein de l’Université de Rennes. « Mon objectif, c’est d’acquérir de l’expérience dans le domaine de la mobilité durable en France avant de rentrer dans quelques années en Palestine, dans ma ville pour développer là-bas des mobilités durables. Il y a tout à faire chez moi parce que les infrastructures routières ne sont vraiment pas adaptées au vélo, mais ce sera un challenge passionnant. »

En attendant, Anas compte bien creuser son sillon à Stains, une ville dont il a découvert « avec bonheur » le combat pour une Palestine libre. « Après un stage au Conseil départemental du Var où j’étais chargé de mettre en place un plan de mobilité durable pour les agents départementaux, j’ai postulé, par hasard, à une annonce pour le poste de conseiller mobilité à Stains et je ne le regrette vraiment pas », sourit-il.

D’ailleurs, il a bien l’intention de quitter Montreuil pour se fixer dans notre ville. « Ici, il y a régulièrement des évènements, des spectacles, des gens qui me relient à mon pays. En plus, lorsque j’explique venir de Palestine, tout le monde m’accueille à bras ouverts. Je ne pouvais pas mieux rêver pour un premier emploi… »

Pour un conseiller mobilité, c’est même un super plan !

• FRED LAURENT

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