Portrait – Ambrine et Eva, l’enfance de l’art

En matière de création, la valeur n’attend pas forcément le nombre des années.

Une affirmation à vérifier jusqu’à la fin novembre à la galerie Taches d’Art où deux lycéennes stanoises exposent leurs talents et leurs dessins dans le cadre de l’exposition collective Les Attachants.

Ambrine ( à gauche ) , Eva (à droite) à la galerie Taches d’Art, devant certaines de leurs œuvres.

«Écouter les points de vue de ceux qui regardent vos œuvres, les partager, c’est toujours enrichissant. Et puis, ça me sort de ma chambre où j’ai un peu tendance à m’enfermer pour dessiner et écrire… ». Sous le dessin d’un de ses personnages qui personnifie l’un des sept péchés capitaux, Eva, 15 ans, embrasse avec gourmandise la première exposition de ses œuvres sur les murs de la galerie Taches d’Art.

Une affiche qu’elle partage avec une autre artiste précoce : Ambrine Zerr, 16 ans. Un autre talent en herbe stanois également convié par Konte RAST, artiste spécialiste du light-painting et créateur de la galerie du centre-ville, à exposer dans le cadre de l’exposition Les Attachants. « On ne se connaissait pas du tout, mais on a pu échanger un peu, parler de ce qu’on faisait, même si je suis un peu timide. », confie Ambrine.

Ambrine comme Eva ne sont en revanche pas du tout timides lorsqu’il s’agit de s’exprimer crayons ou feutres en mains. Et ça ne date pas d’hier, malgré leurs jeunes âges. « Eva, raconte Konte RAST, je la connais depuis l’époque des ateliers que j’animais dans les écoles primaires de la ville. Et puis, récemment, elle est venue me voir avec son cahier de dessins pour savoir ce que j’en pensais… »

Résultat, Eva, alias Dusty de son nom d’artiste, se retrouve à l’affiche d’une expo collective, qui jusque fin novembre, « réunit et connecte entre eux des artistes avec des univers et des techniques différentes, raconte son organisateur. Avec l’idée que ces artistes « s’attachent » entre eux, qu’ils ou elles apprennent à se découvrir. » Un mélange des genres qui n’est pas pour déplaire à Ambrine Zerr, élève de première au sein du Lycée des métiers de la création graphique et numérique Eugénie-Cotton de Montreuil : « C’est toujours bien d’apprendre des autres », sourit la jeune femme dont les parents sont artistes – papa graff, maman dessine et sculpte. Une filiation créative qui n’empêche pas Ambrine de s’interroger sur le destin de ses dessins : « Je ne sais pas encore ce que je veux faire dans vie, sourit la future bachelière. Mais, ce que je sais, c’est que j’adore pouvoir montrer mes dessins aux autres, les sortir, peut-être, des écrans où ils sont souvent plongés… »

De ses portraits, le plus souvent au crayon, se dégage en tout cas le talent de l’artiste. Laquelle semble dévorante : « C’est vrai que dès que je tombe sur du papier et un stylo, je vais dessiner en m’inspirant de ce que je vois, de ce que je lis », poursuit cette grande lectrice de poésie.

La littérature est d’ailleurs un point d’attache commun aux deux jeunes femmes. Même si, pour le moment, Eva -la plus jeune des deux- semble la plus décidée : « Ce que je veux, tranche-t-elle d’une voix assurée, c’est écrire. D’ailleurs, je passe mon temps à écrire, de la romance ou bien des enquêtes policières. » Et, dans l’une d’elles, il est question de sept criminels et de sept péchés capitaux…

Peut-être la trame d’un futur long métrage puisque Dusty-Eva, se verrait bien devenir scénariste. Un projet qui l’a également poussée à s’éloigner un peu de Stains, lors de la dernière rentrée, pour rejoindre les rangs d’un lycée parisien proposant différentes options artistiques. Un autre dessein partagé par Ambrine et Eva…

L’expo Les Attachants qui met en avant des oeuvres d’artistes stanois est visible jusque fin novembre à la galerie Taches d’art au 6, rue Jean-Durand, ouverte les lundis et jeudis de 15h à 19h ou sur RDV au 06 07 57 92 55.

• FRED LAURENT

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