Aides alimentaires – Urgence sociale
Avec le coronavirus et la crise économique qui en découle, beaucoup de Français ont basculé dans la précarité.
Malgré les difficultés, la solidarité locale perdure. Reportage au comité local du Secours Populaire Français.
Une file d’attente qui s’étale sur une bonne partie du trottoir. Non, nous ne sommes pas devant un cinéma puisqu’ils sont fermés. Non, nous ne sommes pas devant une librairie puisqu’elles sont également fermées et nous ne sommes pas non plus au lancement d’un produit phare de la marque à la pomme. La situation est plus inquiétante que cela.
En effet, bien que le soleil éclaire la rue de ses rayons, les cœurs sont lourds et les esprits inquiets. Car, nous sommes aux portes du Secours Populaire Français (SPF). À l’aube de ce second confinement, « la situation est catastrophique » alertent d’une seule voix les membres de l’antenne stanoise du SPF. Ils s’activent comme dans une ruche et enchainent les va- et- vient tous les mardis et jeudis de 14 à 16h30 et parfois même plus tard.
La distribution se fait à l’extérieur des locaux, gestes barrières obligent. Selon le bureau national, 45 % des personnes aidées cette année étaient jusque-là inconnues de l’association. Lors du premier confinement, plus de 110 familles ont été accompagnées par l’association au niveau local. Elles sont aujourd’hui déjà une centaine.
« Nous ne prenons plus d’inscription tant les demandes sont déjà fortes. Mais bien évidemment, nous ne refusons pas notre aide à ceux qui en ont besoin. Nous faisons participer les familles à hauteur d’un euro symbolique, une manière de préserver la dignité des uns et des autres », explique Sylvie, la présidente de l’antenne stanoise.
Les familles viennent chercher des produits de première nécessité et les bénévoles s’activent mais les étagères se vident à vitesse grand V. Entre deux allers retours, un bénévole nous interpelle, « nous avons de plus en plus de demandes. Nous accueillons des jeunes qui sont à la rue. Nous rencontrons des situations dramatiques, des pertes d’emplois, des personnes viennent même d’autres territoires afin de pouvoir se nourrir ». Le tableau est sombre et cela risque de s’accentuer au regard de la situation sanitaire. D’autant plus que le gouvernement a décidé de faire baisser de 11% l’enveloppe dédiée au combat contre la faim.
Mais du côté des bénévoles, on refuse d’abdiquer, en témoigne des partenariats avec des associations solidaires comme celui avec Baluchon qui propose des plateaux repas qui seront distribués aux bénéficiaires. « La Fédé, nous livrera aussi en fruits et légumes dans les prochains jours afin que nous puissions élargir les produits distribués » indique la présidente. En ces temps difficiles, il est primordial de se serrer les coudes, de faire preuve d’humanité et de solidarité. N’hésitez pas à faire des dons.
• R.H.
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